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Reconnu pour l’auteur d’une telle surprise,

Le moyen d’approcher de vous ou de Dorise ?

Alcandre

Tu dois aller plus outre, et m’imputer encor

L’attentat sur mon fils comme sur Rosidor ;

Car je ne touche point à Dorise outragée ;

Chacun, en te voyant, la voit assez vengée,

Et coupable elle-même, elle a bien mérité

L’affront qu’elle a reçu de ta témérité.

Pymante

Un crime attire l’autre, et, de peur d’un supplice,

On tâche, en étouffant ce qu’on en voit d’indice,

De paraître innocent à force de forfaits.

Je ne suis criminel sinon manque d’effets,

Et sans l’âpre rigueur du sort qui me tourmente,

Vous pleureriez le prince et souffririez Pymante.

Mais que tardez-vous plus ? J’ai tout dit : punissez.

Alcandre

Est-ce là le regret de tes crimes passés ?

Otez-le-moi d’ici : je ne puis voir sans honte

Que de tant de forfaits il tient si peu de conte.

Dites à mon conseil que, pour le châtiment,

J’en laisse à ses avis le libre jugement ;

Mais qu’après son arrêt je saurai reconnaître

L’amour que vers son prince il aura fait paraître.

Viens çà, toi, maintenant, monstre de cruauté,

Qui joins l’assassinat à la déloyauté,

Détestable Alecton, que la reine déçue

Avait naguère au rang de ses fille