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Dorise

Qui nommes-tu Dorise ?

Pymante

Une jeune cruelle

Qui me fuit pour un autre.

Dorise

Et ce rival s’appelle ?

Pymante

Le berger Rosidor.

Dorise

Ami, ce nom si beau

Chez vous donc se profane à garder un troupeau ?

Pymante

Madame, il ne faut plus que mon feu vous déguise

Que sous ces faux habits il reconnaît Dorise.

Je ne suis point surpris de me voir dans ces bois

Ne passer à vos yeux que pour un villageois ;

Votre haine pour moi fut toujours assez forte

Pour déférer sans peine à l’habit que je porte.

Cette fausse apparence aide et suit vos mépris ;

Mais cette erreur vers vous ne m’a jamais surpris ;

Je sais trop que le ciel n’a donné l’avantage

De tant de raretés qu’à votre seul visage,

Sitôt que je l’ai vu, j’ai cru voir en ces lieux

Dorise déguisée, ou quelqu’un de nos dieux ;

Et si j’ai quelque temps feint de vous méconnaître

En vous prenant pour tel que vous vouliez paraître,

Admirez mon amour, dont la discrétion