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la roue ;

Et pour le scélérat que je tiens prisonnier,

Ce jour que nous voyons lui sera le dernier.

Qu’on l’amène au conseil ; par forme il faut l’entendre,

Et voir par quelle adresse il pourra se défendre.

Toi, pense à te guérir, et crois que pour le mieux,

Je ne veux pas montrer ce perfide à tes yeux :

Sans doute qu’aussitôt qu’il se ferait paraître,

Ton sang rejaillirait au visage du traître.

Rosidor

L’apparence déçoit, et souvent on a vu

Sortir la vérité d’un moyen imprévu,

Bien que la conjecture y fût encor plus forte ;

Du moins, sire, apaisez l’ardeur qui vous transporte ;

Que, l’âme plus tranquille et l’esprit plus remis,

Le seul pouvoir des lois perde nos ennemis.

Alcandre

Sans plus m’importuner, ne songe qu’à tes plaies.

Non, il ne fut jamais d’apparences si vraies.

Douter de ce forfait, c’est manquer de raison.

Derechef, ne prends soin que de ta guérison.

Scène II

Rosidor, Caliste

Rosidor

Ah ! que ce grand courroux sensiblement m’afflige !