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Le cœur me le disoit : je sentois que mes larmes
Refusoient de couler pour de fausses alarmes,
Dont les plus dangereux et plus rudes assauts 314
Avoient beaucoup de peine à m’émouvoir à faux ;
Et je n’étudiai cette douleur menteuse
Qu’à cause qu’en effet j’étois un peu honteuse 315
Qu’une autre en témoignât plus de ressentiment 316.


LISIS.


Après tout, entre nous, confesse franchement 317
Qu’une fille en ces lieux, qui perd un frère unique,
Jusques au désespoir fort rarement se pique :
Ce beau nom d’héritière a de telles douceurs,
Qu’il devient souverain à consoler des sœurs.


CLORIS.


Adieu, railleur, adieu : son intérêt me presse
D’aller rendre d’un mot la vie à sa maîtresse 318 ;
Autrement je saurois t’apprendre à discourir.


LISIS.


Et moi, de ces frayeurs de nouveau te guérir.


314. Var. Dont les plus furieux et plus rudes assauts
Avoient bien de la peine à m’émouvoir à faux. (1633-57)

315. Var. Qu’à cause que j’étois parfaitement honteuse. (1633-57)

316. Var. Qu’un autre an en témoignât plus de ressentiment. (1633-60)

317. Var. Mais avec tout cela confesse franchement. (1633-57)

318. Var. D’aller vite d’un mot ranimer sa maîtresse ;
Autrement je saurois te rendre ton paquet.
lis. Et moi pareillement rabattre ton caquet, (1633-57)

an. Il y a plus loin un semblable emploi du masculin dans le vers 1387 de Clitandre. Voyez le Lexique ; voyez aussi la première variante de la p. 241 et la huitième de la p. 365.




FIN DU QUATRIÈME ACTE.