Parlez, et je promets d’employer mon crédit 297
À vous faciliter ce passage interdit.
Monsieur, que faites-vous ? Votre raison troublée 298
Par l’effort des douleurs dont elle est accablée
Figure à votre vue…
Ah ! te voilà, Charon ;
Dépêche promptement, et d’un coup d’aviron
Passe-moi, si tu peux, jusqu’à l’autre rivage.
Monsieur, rentrez en vous, regardez mon visage 299 :
Reconnoissez Cliton.
Dépêche, vieux nocher,
Avant que ces esprits nous puissent approcher.
Ton bateau de leur poids fondroit 300 dans les abîmes ;
Il n’en aura que trop d’Éraste et de ses crimes 301.
Quoi ! tu veux te sauver à l’autre bord sans moi ?
297. Var. Dites, et je promets d’employer mon crédit. (1633-60)
298. Var. Monsieur, que faites-vous ? Votre raison s’égare :
Voyez qu’il n’est ici de Styx ni de Ténare ;
Revenez à vous-même. [ér. Ah ! te voilà, Charon.] (1633-57)
299. Var. Monsieur, rentrez en vous, contemplez mon visage. (1633-57)
300. Fondre, aller au fond, s’engloutir.
301. Var. [Il n’en aura que trop d’Éraste et de ses crimes ak.]
Clit. Il vaut mieux esquiver, car avecque des fous al
Souvent on ne rencontre à gagner que des coups :
Si jamais un amant fut dans l’extravagance,
Il s’en peut bien vanter avec toute assurance.
éraste, se jetant sur ses épaules am.
Tu veux donc échapper à l’autre bord sans moi ?
[Si faut-il qu’à ton cou je passe malgré toi.] (1633-57)
ak. Il n’en aura que trop d’Éraste, de ses crimes. (1657)
al. Il vaut mieux se tirer, car avecque des fous, (1644-57)
am. Il se jette sur les épaules de Cliton, qui l’emporte du théâtre. (1633, en marge.)