Ne pourroient en un siècle ébranler ma constance 156.
(Il dit ce vers à Cliton tout bas 157.)
Dans deux heures d’ici tu viendras me revoir.
Disposez librement de mon petit pouvoir.
Il a beau déguiser, il a goûté l’amorce ;
Cloris déjà sur lui n’a presque plus de force :
Ainsi je suis deux fois vengé du ravisseur,
Ruinant tout ensemble et le frère et la sœur.
Éraste, arrête un peu.
Que me veux- tu ?
Te rendre
Ce sonnet que pour toi j’ai promis d’entreprendre 159.
lit le sonnet 160.
Que font-ils là tous deux ? qu’ont-ils à démêler ?
Ce jaloux à la fin le pourra quereller :
156. Var. N’ont rien qui soit bastant d’ébranler ma constance. (1633)
157. Var. Il dit ce dernier vers comme à l’oreille de Cliton, et rentre, tous deux chacun de leur côté. (1633, en marge.) — À Cliton, tout bas. (1644-60)
158. À la place du mot seul ou seule, après le nom d’un personnage, on lit constamment, en marge, dans l’édition de 1663 : Il est seul, elle est seule. Nous n’avons remarqué qu’une exception à cet usage. La première fois que cette indication se trouve dans Mélite, c’est-à-dire à la fin de la scène iii du Ier acte, l’édition de 1663 ne porte en marge que le mot même du texte : seul.
159. Var. Ce sonnet que pour toi je promis d’entreprendre. (1633-60)
160. Var. Elle parolt au travers d’une jalousie, et dit ces vers cependant qu’Éraste lit le sonnet tout bas. (1633, en marge.) — Elle les regarde à travers une jalousie cependant qu’Éraste lit le sonnet. (1663, en marge.)