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TIRCIS.


Tu devines, ma sœur : cela me fait mourir.


CLORIS.


Ce sont vaines frayeurs dont je veux te guérir 127.
Depuis quand ton Éraste en tient-il pour Mélite ?


TIRCIS.


Il rend depuis deux ans hommage à son mérite.


CLORIS.


Mais dit-il les grands mots ? parle-t-il d’épouser ?


TIRCIS.


Presque à chaque moment.


CLORIS.


Presque à chaque moment._Laisse-le donc jaser.
Ce malheureux amant ne vaut pas qu’on le craigne ;
Quelque riche qu’il soit, Mélite le dédaigne :
Puisqu’on voit sans effet deux ans d’affection,
Tu ne dois plus douter de son aversion ;
Le temps ne la rendra que plus grande et plus forte.
On prend soudain au mot les hommes de sa sorte 128,


127. Var. Vaine frayeur pourtant dont je veux te guérir.
tirs. M’en guérir ! clor. Laisse faire : Éraste sert Mélite,
Non pas ? mais depuis quand p ? tirs. Depuis qu’il la visite
Deux ans se sont passés. clor. Mais dedans ses discours
Parle-t-il d’épouser ? tirs. Oui, presque tous les jours.
clor. Donc, sans l’appréhender, poursuis ton q entreprise :
Avecque tout son bien Mélite le méprise.
[Puisqu’on voit sans effet deux ans d’affection]. (1633-57)
Var. Ce sont vaines frayeurs dont je te veux guérir. (1660)

128. Var. On prend au premier bond les hommes de sa sorte r,
De crainte qu’à la longue ils n’éteignent leur feu s.
tirs. Mais il faut redouter une mère. clor. Aussi peu.
tirs. Sa puissance pourtant sur elle est absolue.

tions, on lit dans les Fautes notables survenues pendant l’impression (édit de 1663, tome I, p. ix) : « Qu’il n’y a rien, » lisez : « qu’il n’y va rien. »

p. Mais sais-tu depuis quand ? (1654)

q. Son pour ton, dans l’édition de 1657, est évidemment une faute.

r. On prend au premier bond les hommes de la sorte. (1652-57)
On prend soudain au mot les hommes de la sorte. (1660)

s. De peur qu’avec le temps ils n’éteignent leur feu. (1644-57)