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AVERTISSEMENT. ix

Corneille commence à écrire à une époque où la plus grande licence règne dans la comédie. Plus modeste, plus retenu que ses contemporains, il cède encore par- fois à son insu à la contagion de l'exemple ; mais à me- sure que le théâtre, grâce à son influence, s'épure davan- tage, il s'applique à faire disparaître quelques scènes un peu libres, quelques expressions hasardées. Une édition où les divers textes de ses premières pièces sont tous réu- nis, permet donc d'apprécier d'un coup d'œil le progrès qui s'est accompli à cet égard en peu d'années.

Pour l'histoire de la langue, les variantes sont plus utiles encore. Elles nous font connaître l'instant précis de la disparition des termes surannés, des constructions tombées en désuétude, et nous montrent, contre toute attente, le grand Corneille, superstitieux observateur des règles de Vaugelas, s'appliquant sans cesse à modifier dans ses œuvres ce qui n'est pas conforme aux lois nou- velles introduites dans le langage.

Enfin, on comprend de reste, sans que nous insistions, combien ces études sont indispensables aux personnes qui veulent aborder sérieusement la critique et l'histoire de notre littérature ; pour les avoir négligées, l'auteur d'un article d'ailleurs fort estimable, intitulé les Contem- porains de Corneille^ est tombé dans une bien étrange

��bliothèques privées nous ont prodigué leurs trésors avec une égale libéralité, et nous ne savons réellement qu'admirer le plus, des ri- chesses bibliographiques de M. Cousin, de M. le comte de Ligne- rolles, de M. le comte de Lurde, de MM. Potier, Rochebilière et Salacroux, ou du noble usage qu'ils en font.

I. Revue contemporaine, année i85/i, p. i6i et 35g.

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