Page:Corneille - Marty-Laveaux 1910 tome 1.djvu/135

Cette page n’a pas encore été corrigée

AU LECTEUR. 7

prononciation de ces deux lettres ne peut eftre douteufe, dans les impreffions où Ton garde le mefme ordre, comme en celle-cy. Leur exemple m'a enhardy à pafTer plus avant. J'ay veu quatre prononciations différentes dans nos y, et trois dans nos e, et j'ay cherché les moyens d'en ofler toutes ambiguitez, ou par des caractères differens, ou par des régies générales, avec quelques exceptions. Je ne fçay fi j'y auray reiiiïi, mais fi cette ébauche ne déplaift pas, elle pourra donner jour à faire un travail plus achevé fur cette matière, et peut-eflre que ce ne fera pas rendre un petit fervice à noflre Langue et au Public.

Nous prononçons l'y de quatre diverfes manières : tan- toft nous l'afpirons, comme en ces mots, pejle, chajie ; tantoft elle allonge la fyllabe, comme en ceux-cy, pajle, te/te ; tantoft elle ne fait aucun fon, comme à esbloiiir, esbranler, il e/toit; et tantoft elle fe prononce comme un z, comme à prejider, prefamer. Nous n'avons que deux differens caractères, y, et s, pour ces quatre diffé- rentes prononciations ; il faut donc eftablir quelques maximes générales pour faire les diftinctions entières. Cette lettre fe rencontre au commencement des mots, ou au milieu, ou à la fin. Au commencement elle afpire toujours : foy, Jien, faiiver, fuborner ; à la fin, elle n'a presque point de fon, et ne fait qu'allonger, tant foit peu la fyllabe, quand le mot qui fuit je commence par une confone ; et quand il commence par une voyelle, elle fe détache de celuy qu'elle finit pour fe joindre avec elle, et fe prononce toujours comme un z, foit qu'elle foit précédée par une confone, ou par une voyelle.

Dans le milieu du mot, elle eft, ou entre deux voyelles.

��Johannis Henrici Alstedl, Argentorati, sumptibus heredum Lazari Zetzneri, i633. Cependant il faut convenir que dans le texte cou- rant on rencontre de temps à autre quelques infractions à la règle.

�� �