Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/83

Cette page n’a pas encore été corrigée


Mais au lieu d’aimer Dieu, d’agir pour son service,
L’éclat d’un vain savoir à toute heure éblouit,
Et fait suivre à toute heure un brillant artifice
Qui mène au précipice,
Et là s’évanouit.

Du seul desir d’honneur notre âme est enflammée :
Nous voulons être grands plutôt qu’humbles de cœur ;
Et tout ce bruit flatteur de notre renommée,
Comme il n’est que fumée,
Se dissipe en vapeur.

La grandeur véritable est d’une autre nature :
C’est en vain qu’on la cherche avec la vanité ;
Celle d’un vrai chrétien, d’une âme toute pure,
Jamais ne se mesure
Que sur sa charité.

Vraiment grand est celui qui dans soi se ravale,
Qui rentre en son néant pour s’y connoître bien,
Qui de tous les honneurs que l’univers étale