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qu’absorbé tout en toi par un parfait amour,
je m’oublierai moi-même et fuirai tout le reste ?

Viens en moi, tiens-toi tout en moi ;
souffre à tes bontés adorables
de nous faire à tous deux cette immuable loi,
qu’à jamais cet amour nous rende inséparables.

N’es-tu pas ce cher bien-aimé,
cet époux choisi d’entre mille,
à qui veut s’attacher mon cœur tout enflammé,
tant qu’il respirera dedans ce tronc mobile ?

N’es-tu pas seul toute ma paix,
paix véritable et souveraine,
hors de qui les travaux ne finissent jamais,
hors de qui tout plaisir n’est que trouble et que peine ?

N’es-tu pas cette déité
ineffable, incompréhensible,
qui fuyant tout commerce avec l’impiété,
au cœur simple, au cœur humble es toujours accessible ?

Seigneur, que ton esprit est doux !
Que pour tes enfants il est tendre !