Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/696

Cette page n’a pas encore été corrigée

de pouvoir seul à seul te montrer tout mon cœur,
et de jouir de toi comme je le desire ?

Que je rirai lors des mépris
qu’auront pour moi les créatures !
Qu’il m’importera peu si leurs foibles esprits
me comblent de faveurs, ou m’accablent d’injures !

Je te dirai tout mon secret,
tu me diras le tien de même,
tel qu’un ami s’explique avec l’ami discret,
tel qu’un amant fidèle entretient ce qu’il aime.

C’est là, Seigneur, tout mon desir,
c’est tout ce dont je te conjure,
qu’une sainte union à ton seul bon plaisir
arrache de mon cœur toute la créature ;

Qu’à force de communions,
d’offrandes et de sacrifices,
élevant jusqu’au ciel toutes mes passions,
j’apprenne à ne goûter que ses pures délices.

Quand viendra-t-il, cet heureux jour,
ce moment tout beau, tout céleste,