Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/693

Cette page n’a pas encore été corrigée

mais avec de l’amour, mais avec de la foi,
fais avec diligence autant qu’il est en toi ;
viens ainsi, prends ainsi le corps d’un Dieu qui t’aime,
et que tu dois aimer au delà de toi-même.

Il veut loger en toi, lui qui remplit les cieux ;
il descend jusqu’à toi pour t’encourager mieux ;
lui-même il te convie à ce banquet céleste ;
lui-même il te l’ordonne, et suppléera le reste :
si tes défauts sont grands, plus grand est son pouvoir ;
approche en confiance, et viens le recevoir.

Si tu sens qu’un beau feu fonde ta vieille glace,
rends grâces à ce Dieu qui te fait cette grâce ;
non qu’il t’ait pu devoir une telle amitié,
mais parce que son œil te regarde en pitié.
Si ton zèle au contraire impuissant ou languide
de moment en moment te laisse plus aride,
redouble ta prière et tes gémissements
pour arracher de lui de meilleurs sentiments :
persévère, importune, obstine-toi de sorte
à pleurer à ses pieds, à frapper à sa porte,
qu’il t’ouvre, ou que du moins de ce bien souverain
il laisse distiller quelque goutte en ton sein.

Cette importunité n’est jamais incivile :