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par ta propre vertu de me bien recevoir,
ni que ton plus grand soin ait en soi le mérite
de m’apprêter un lieu digne que je l’habite.
Quand durant tout le temps qu’à tes jours j’ai prescrit
il ne te passeroit autre chose en l’esprit,
tu verrois que l’esprit qu’une vie y dispose,
si je n’y mets la main, ne fait que peu de chose.

Ma bonté qui t’invite à ce divin repas
t’y permet un accès qu’elle ne te doit pas ;
et comme à cette table elle seule t’appelle,
lorsque je t’y reçois, je ne regarde qu’elle.
Viens-y, mais seulement en me remerciant,
tel qu’à celle d’un roi se sied un mendiant,
qui n’ayant rien d’égal à de si hautes grâces,
s’humilie à ses pieds, en adore les traces,
et lui fait ce qu’il peut de rétributions
par ses remercîments et ses submissions.

Viens-y, non par coutume, ou par quelque contrainte,
mais avec du respect, mais avec de la crainte,