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s’y transforme en ta déité,
qu’il embrasse et voit toute entière :
cet esprit tout illuminé
y goûte le verbe incarné,
toi-même à ses yeux tu l’exposes,
tel que dans ces vastes palais
il étoit avant toutes choses,
et tel qu’il demeure à jamais.

Le souvenir de ces merveilles
fait qu’ici tout m’est ennuyeux,
que tout y déplaît à mes yeux,
tout importune mes oreilles :
le goût même spirituel
m’est un chagrin continuel,
près de cette douce mémoire ;
et quoi qu’il m’arrive de bien,
tant que je ne vois point ta gloire,
tout m’est à charge, tout n’est rien.

Tu le sais, ô Dieu de ma vie,
qu’ici-bas il n’est point d’objet
où se termine mon projet,
où se repose mon envie.
à te contempler fixement,