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repasse en ton esprit mon trépas douloureux ;
vois l’œuvre du salut qu’en la croix je consomme :
autant de fois qu’un saint transport
dans ma naissance ou dans ma mort
prendra de quoi croître ta flamme,
ton zèle autant de fois saura mystiquement
d’une invisible main communier ton âme,
et recevra le fruit de ce grand sacrement.

Qui ne daigne s’y préparer
qu’alors qu’il est pressé par quelque grande fête,
et que le jour pour lui semble le desirer,
y portera souvent une âme fort mal prête.
Heureux qui du plus digne apprêt,
sans attache au propre intérêt,
fait son ordinaire exercice,
et s’offre en holocauste à son Père immortel,
quand pour le sacrement ou pour le sacrifice
il se met à ma table, ou monte à mon autel !

Observe pour dernier avis
de n’être ni trop long, ni trop court en ta messe :
contente ainsi que toi ceux avec qui tu vis,
et garde un train commun en qui rien ne les blesse.
Un prêtre n’est bon que pour lui,
s’il gêne le zèle d’autrui,