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vers ce qu’il ne fait pas ou que les autres font.

Pleure ta nonchalance à rendre ton office,
gémis de ta tiédeur pendant ton sacrifice,
de tant d’aridité dans tes communions,
de tant de complaisance en tes distractions ;
d’avoir si rarement l’âme bien recueillie,
de faire hors de toi toujours quelque saillie,
prompt à te courroucer, prompt à fâcher autrui,
sévère à le reprendre, et juger mal de lui.
Pleure l’emportement de tes humeurs diverses,
qu’enflent les bons succès, qu’abattent les traverses ;
pleure enfin ta misère, et l’ouvrage imparfait
de tant de bons desseins que suit si peu d’effet.

Ces défauts déplorés, et tout ce qui t’en reste,
avec un vif regret d’un cœur qui les déteste,
avec de ta foiblesse un aveu douloureux,
d’où naisse un déplaisir cuisant, mais amoureux,
passe au ferme propos de corriger ta vie,
d’avancer aux vertus où ma voix te convie,
d’élever tes desirs sans plus les ravaler,