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que le rapport trompeur d’aucun signe visible ;
et sans que ces dehors te rendent rien suspect,
porte à cette action tout ce qui t’est possible
d’amour et de respect.

Pense à toi, prends-y garde, aime, respecte, crains :
vois de quel ministère, en t’imposant les mains,
l’évêque t’a commis le divin exercice :
il t’a consacré prêtre, et c’est à toi d’offrir
ce doux mémorial de tout l’affreux supplice
qu’il m’a plu de souffrir.

Songe à t’en acquitter avec fidélité,
avec dévotion, avec humilité :
n’offre point qu’avec foi, n’offre point qu’avec zèle ;
songe à régler ta vie, et la règle si bien
qu’elle soit sans reproche, et serve de modèle
aux devoirs d’un chrétien.

Ton rang, loin d’alléger le poids de ton fardeau,
en redouble la charge, et jusques au tombeau
il te met sous le joug d’une loi plus sévère :
il te prescrit à suivre un chemin plus étroit,
et la perfection que doit ton caractère
veut qu’on marche plus droit.