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du sacerdoce aussi grande est la dignité,
puisqu’on reçoit par là ce que jamais de l’ange
n’obtint la pureté.

Prêtres, c’est à vous seuls que, sans vous le devoir,
ma main par mon église accorde ce pouvoir,
cette émanation de ma vertu céleste :
à vous seuls appartient de consacrer mon corps,
d’en faire un sacrifice, et départir au reste
ce qu’il a de trésors.

En prononçant les mots que je vous ai dictés,
suivant mon institut, suivant mes volontés,
vous opérez l’effet de votre ministère :
un invisible agent concourt d’un pas égal,
et tout Dieu que je suis, soudain j’y coopère
comme auteur principal.

Ma voix toute-puissante, à qui tout est soumis,
moi-même me soumet à ce que j’ai promis,
m’assujettit aux lois de mon ordre suprême ;
et ma divinité ne croit point se trahir
à descendre du ciel pour donner elle-même
l’exemple d’obéir.

Crois-en donc plus ton Dieu que tes aveugles sens,
crois-en plus de sa voix les termes tout-puissants,