Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/642

Cette page n’a pas encore été corrigée

tout ce que le respect et le zèle ont de force ;
donne-moi les moyens d’approcher dignement
de ton auguste sacrement ;
remplis mon sein pour toi d’une céleste flamme,
et daigne m’arracher à la morne lenteur
de l’assoupissement infâme
où me plonge à tous coups ma propre pesanteur.

Viens, avec tout l’effet de ce don salutaire,
d’une sainte visite aujourd’hui m’honorer ;
que je puisse en esprit pleinement savourer
les douceurs qu’enveloppe un si sacré mystère ;
détache en ma faveur un vif rayon des cieux
qui fasse pénétrer mes yeux
au fond de cet abîme où tout mon bien s’enferme ;
et si pour y descendre ils ont trop peu de jour,
fais qu’une foi solide et ferme
en croie aveuglément l’excès de ton amour.

Car enfin c’est lui seul qui met en évidence
ce miracle impossible à tout l’effort humain,
c’est ton saint institut, c’est l’œuvre de ta main,
qui passe de bien loin toute notre prudence.