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plus j’admire aussitôt celui de ton amour :
j’adore ta pitié, je bénis ta largesse,
je t’en veux rendre gloire et grâces nuit et jour.

C’est par cette clémence, et non pour mes mérites,
que tu fais à mes yeux luire ainsi ta bonté,
pour faire croître en moi l’amour où tu m’invites,
et mieux enraciner la vraie humilité.

Puis donc que tu le veux, puisque tu le commandes,
j’ose me présenter au don que tu me fais ;
et puissé-je ne mettre à des bontés si grandes
aucun empêchement par mes lâches forfaits !

Débonnaire Jésus, quelles sont les louanges,
quels sont et les respects et les remercîments
que te doivent nos cœurs pour ce vrai pain des anges
que ta main nous prodigue en ces festins charmants ?

Telle est la dignité de ce pain angélique,
que son expression passe notre pouvoir,
et nous voulons en vain que la bouche l’explique,
lorsque l’entendement ne la peut concevoir.