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sa beauté se répare, ainsi que sa vertu,
et tout ce qu’en gâtoit la souillure du crime
rend à ses premiers traits l’éclat qu’ils avoient eu.

Tu descends quelquefois avec telle abondance,
qu’après l’âme remplie un doux regorgement
en répand sur le corps le rejaillissement,
et l’anime à son tour par sa vive influence.
La prodigalité de la divine main
veut que tout l’homme ait part à ce bien souverain
au milieu de sa lassitude ;
et du corps tout usé la traînante langueur
dans le débordement de cette plénitude
souvent trouve un trésor de nouvelle vigueur.

Est-il rien cependant honteux et déplorable
comme nos lâchetés, comme notre tiédeur,
de ne pas nous porter avecque plus d’ardeur
à prendre Jésus-Christ, à manger à sa table ?
C’est en lui, c’est aux biens qu’il nous y fait trouver
que consistent de ceux qui se doivent sauver
tout l’espoir et tous les mérites ;
c’est lui qui sanctifie, et nous a rachetés,
qui nous console ici par ses douces visites,