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lui-même il l’instruisoit en l’art de te bénir.

Si telle étoit jadis la ferveur pour ta gloire,
si le zèle agissoit alors si fortement,
que de son seul aspect l’arche du testament
de ta sainte louange excitoit la mémoire,
quelle est la révérence, et quels sont les transports
que ce grand sacrement, que ton précieux corps
doit m’imprimer au fond de l’âme ?
Et que ne doivent point tous les peuples chrétiens
apporter de respect, de tendresse et de flamme,
quand ils vont recevoir cette source de biens ?

Les reliques des saints et leurs superbes temples
font courir les mortels en mille et mille lieux ;
ils s’y laissent charmer et l’oreille et les yeux
par la haute structure et par leurs hauts exemples ;
ils baisent à genoux les précieux dépôts
de leur chair vénérable et de leurs sacrés os,
qu’enveloppent l’or et la soie ;
et je te vois, mon Dieu, tout entier à l’autel,
toi le grand saint des saints, toi l’auteur de leur joie,
toi de tout l’univers le monarque immortel !