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qu’une ombre, qu’une image obscure ;
et dessus nos autels on offre à tout moment
le parfait sacrifice, et la victime pure
qui de tout ce vieil ordre est l’accomplissement.

Que ne conçois-je donc une ardeur plus sincère,
un zèle plus fervent, à ton divin aspect !
Que ne me préparé-je avec plus de respect
à la réception de ton sacré mystère !
Dans les siècles passés, prophètes, princes, rois,
patriarches et peuple en ont cent et cent fois
donné le précepte et l’exemple ;
et leurs cœurs pour ton culte ardemment embrasés
me forcent à rougir, quand je porte à ton temple
des vœux si languissants et sitôt épuisés.

Le dévot roi David, sautant devant ton arche,
publioit tes bienfaits reçus par ses aïeux ;
des instruments divers le son mélodieux
concerté par son ordre en régloit la démarche ;
des psaumes le doux son tout autour s’entendoit ;
poussé du Saint-Esprit lui-même il accordoit
sa harpe à chanter tes merveilles ;
lui-même il enseignoit tout son peuple à s’unir
pour louer chaque jour tes grandeurs sans pareilles ;