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tu feras beaucoup mieux que celui qui conteste
touchant leur préférence au royaume céleste,
et sur l’emportement de son esprit malsain
du moindre et du plus grand décide en souverain.

Oui, mon fils, il vaut mieux leur rendre tes hommages,
les yeux baignés de pleurs implorer leurs suffrages,
mendier leur secours, leur offrir d’humbles vœux,
que de juger ainsi de leurs secrets et d’eux.

Puisqu’ils ont tous au ciel de quoi se satisfaire,
que les hommes en terre apprennent à se taire,
et donnent une bride à la témérité
où de leurs vains discours va l’importunité.

Les saints ont du mérite, et n’en font point de gloire ;
ils ne se donnent point l’honneur de leur victoire :
comme de mes trésors tout leur bien est sorti,
et que ma charité leur a tout départi,
ils rapportent le tout au pouvoir adorable
de cette charité pour eux inépuisable.

Ils ont un tel amour pour ma divinité,