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en toute science, en tout art,
elle cherche quel fruit en peut être estimable,
et combien de son Dieu la gloire y tient de part.

Elle ne veut jamais ni qu’on la considère,
ni qu’on daigne priser quoi qu’elle puisse faire,
mais que dans tous ses dons ce Dieu seul soit béni,
ce Dieu qui les fait tous de sa pure largesse,
et se plaît à livrer sans cesse
aux prodigalités d’un amour infini
l’inépuisable fonds de toute sa richesse.

Pour t’exprimer enfin ce que la grâce vaut,
c’est un don spécial du souverain monarque,
un trait surnaturel des lumières d’en haut,
le grand sceau des élus et leur céleste marque,
du salut éternel le gage précieux,
l’arrhe du paradis, et l’avant-goût des cieux.

C’est par elle que l’homme, arraché de la terre,
pousse jusqu’à leur voûte un feu continuel,
de charnel qu’il étoit devient spirituel,
et se fait à soi-même une implacable guerre.
Plus tu vaincs la nature et l’oses maltraiter,
plus cette grâce abonde, et sème des mérites,