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Quoiqu’elle fasse état des qualités, du rang,
de l’illustre et haute naissance,
elle n’en prise point l’éclat ni la puissance,
si la haute vertu ne passe encor le sang.

Le pauvre en sa faveur la trouve plus flexible
que ne fait le riche orgueilleux ;
avec l’humble innocence elle est plus compatible
qu’avec le pouvoir sourcilleux.
Ses applaudissements sont pour les cœurs sincères,
non pour ces bouches mensongères
que la seule fourbe remplit :
elle exhorte les bons à ces œuvres parfaites,
ces hautes charités publiques et secrètes,
par qui du Fils de Dieu l’image s’accomplit ;
et sa pieuse adresse aux vertus les avance
par l’émulation de cette ressemblance.

La nature jamais ne veut manquer de rien,
jamais du moindre mal n’aime à souffrir l’atteinte ;
tout ce qu’elle n’a pas, faute d’un peu de bien,
lui donne un grand sujet de plainte :
la grâce n’en vient point à cette lâcheté,
et porte constamment toute la pauvreté.

La nature sur soi fixe toute sa vue,
y jette tout l’effort de ses réflexions,