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CHAPITRE LIII.

que la grâce de Dieu est incompatible avec le gout des choses terrestres.


Ma grâce est précieuse, et l’impur alliage
des attraits du dehors et des plaisirs mondains,
ces douceurs dont la terre empoisonne un courage,
sont l’éternel objet de ses justes dédains :
elle n’en souffre point l’injurieux mélange,
et depuis qu’avec elle on pense les unir,
elle prend aussitôt le change,
et leur cède le cœur qui les veut retenir.

Défais-toi donc, mon fils, de tout le corruptible,
bannis bien loin de toi tout cet empêchement,
si tu veux que ton cœur demeure susceptible
de ce qu’a de plus doux son plein épanchement.
Plongé dans la retraite, et seul avec toi-même,
fais-en ton seul plaisir et ton unique bien ;
adore son auteur suprême,
et fuis l’amusement de tout autre entretien.

Redouble à tous moments l’ardeur de ta prière,
afin que je te donne un esprit recueilli,