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Cette contrition humble, sincère, vraie,
autorise l’espoir du pardon attendu,
calme si bien l’esprit, ferme si bien sa plaie,
que ta grâce lui rend ce qu’il avoit perdu.

C’est une sauvegarde à l’âme pénitente
contre l’ire future et l’effroyable jour :
Dieu vient au-devant d’elle, et remplit son attente
par un baiser de paix qui rejoint leur amour.

C’est, ô Dieu tout-puissant, c’est l’heureux sacrifice
qu’accepte à bras ouverts ton immense grandeur ;
et tout l’encens du monde offert à ta justice
n’a point de quoi répandre une si douce odeur.

C’est l’onguent précieux, c’est le nard dont toi-même
as voulu qu’ici-bas l’homme embaumât tes pieds ;
et jamais on n’a vu que ta bonté suprême
ait dédaigné les vœux des cœurs humiliés.

C’est l’asile assuré contre la fière audace
dont nos vieux ennemis osent nous assaillir ;
par là de tout l’impur la souillure s’efface ;
par là nous dépouillons tout ce qui fait faillir.