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et qu’il faut accepter de tels commandements.

Mais ne pense pas tant à l’excès de ces maux,
que tu ne puisses voir qu’un moment les termine,
que leur fruit passe enfin la grandeur des travaux,
et que la récompense en est toute divine.
Au lieu de t’être à charge, au lieu de t’accabler,
ils sauront faire naître, ils sauront redoubler
la douceur nécessaire à soulager ta peine ;
et ce moment d’effort dessus ta volonté
la rendra dans le ciel à jamais souveraine
sur l’infini trésor de toute ma bonté.

Dans ces palais brillants que moi seul je remplis,
tu trouveras sans peine en moi seul toutes choses,
tu verras tes souhaits aussitôt accomplis,
tu tiendras en ta main quoi que tu te proposes.
Toutes sortes de biens avec profusion
y naîtront d’une heureuse et claire vision,
sans crainte que le temps les change ou les enlève ;
ton vouloir et le mien n’y seront qu’un vouloir,
et tu n’y voudras rien qui hors de moi s’achève,
ni dont ton intérêt s’ose seul prévaloir.