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Quand cesserai-je d’être un esclave des vices ?
Quand occuperas-tu, toi seul, mon souvenir ?
Quand mettrai-je ma joie entière à te bénir ?
Quand verrai-je en mon cœur une liberté sainte,
sans aucun embarras, sans aucune contrainte ?
Et quand ne sentirai-je en mes ardents transports
rien qui pèse à l’esprit, rien qui gêne le corps ?
Quand viendra cette paix, et profonde et solide,
où la sûreté règne, où ton amour préside,
paix dedans et dehors, paix sans anxiétés,
paix sans trouble, paix ferme enfin de tous côtés ?

Doux Sauveur de mon âme, hélas ! quand te verrai-je ?
Quand m’accorderas-tu ce dernier privilége ?
Quand te pourront mes yeux contempler à loisir,
te voir en tout, partout, être mon seul desir ?
Quand te verrai-je assis sur ton trône de gloire,
et quand aurai-je part aux fruits de ta victoire,
à ce règne sans fin, que ta bénignité
prépare à tes élus de toute éternité ?

Tu sais que je languis, abandonné sur terre
aux cruelles fureurs d’une implacable guerre,
où toujours je me trouve en pays ennemi,
où rien ne me console après avoir gémi,