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CHAPITRE XLVI.

de la confiance qu’il faut avoir en Dieu, quand on est attaqué de paroles.


Eh bien ! on te querelle, on te couvre d’injures ;
la calomnie est grande et te remplit d’effroi :
veux-tu rompre aisément ses pointes les plus dures ?
Affermis ton espoir et ta constance en moi.
Ne t’inquiète point de ces discours frivoles ;
les paroles enfin ne sont que des paroles,
que des sons parmi l’air vainement dispersés ;
elles peuvent briser quelques âmes de verre,
et ne tombent point sur la pierre
que leurs traits n’en soient émoussés.

Quand leur plus gros déluge insolemment t’accable,
sache faire profit de son plus vaste effort ;
songe à te corriger, si tu te sens coupable,
songe à souffrir pour moi, si rien ne te remord.
C’est du moins qu’il te faille endurer quelque chose
d’un conte qui te blesse, ou d’un mot qui t’impose,
toi que de rudes coups auroient bientôt lassé,
et qui verrois bientôt tes forces chancelantes