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et ne souffre jamais que ma langue s’essaie
à la duplicité.

Accorde à ma foiblesse assez de prévoyance
pour aller au-devant du mal qui peut s’offrir,
et détourner les maux que sans impatience
je ne pourrois souffrir.

Qu’il est bon de se taire, et qu’en paix on respire,
quand de parler d’autrui soi-même on s’interdit,
sans être prompt à croire, ou léger à redire
plus qu’on ne nous a dit !

Une seconde fois, qu’il est bon de se taire,
de n’ouvrir tout son cœur à personne qu’à toi,
et n’abandonner pas aux rapports qu’on vient faire
une indiscrète foi !

Qu’heureux est, ô mon Dieu ! qu’heureux est qui souhaite
que ton seul bon plaisir soit partout accompli,
qu’au dedans, qu’au dehors ta volonté soit faite,
et ton ordre rempli !

Que ta grâce en un cœur se trouve en assurance