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et répand sur l’aigreur des maux les plus funestes
en cent et cent façons ma consolation.

Jamais à lire ne t’anime
par un vain desir qu’on t’estime
plus habile homme, ou plus savant :
de cette ambitieuse étude
l’inépuisable inquiétude
ne produit jamais que du vent.
Sache dompter tes sens, sache amortir tes vices,
et de cette science espère plus de fruit
que si de tout autre art les épineux caprices
t’avoient laissé percer leur plus obscure nuit.

Quand tu saurois par ta lecture
connoître toute la nature,
tu n’as qu’un point à retenir :
un seul principe est nécessaire ;
on a beau dire, on a beau faire,
c’est là qu’il en faut revenir.
C’est moi seul qui dépars la solide science ;
c’est de mes seuls trésors que je la fais couler,
et j’en prodigue plus à l’humble confiance
que tout l’esprit humain ne t’en peut étaler.

Oui, le cœur humble qui m’adore,
le cœur épuré que j’honore
de mon amoureux entretien,