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la tiédeur, le désordre et le relâchement.

Toi seul, toujours le même et toujours immuable,
te soutiens dans un être à jamais perdurable,
toujours bon, toujours saint, toujours juste, et toujours
dispensant saintement ton bienheureux secours.
Ta bonté, ta justice agit en toutes choses,
et de tout et partout sagement tu disposes ;
mais pour moi, qui toujours penche plus fortement
vers l’imperfection que vers l’avancement,
je n’ai pas un esprit toujours en même assiette :
il cherche, il craint, il fuit, il embrasse, il rejette,
et son meilleur état, par un triste retour,
est sujet à changer plus de sept fois le jour.

Tous mes maux toutefois rencontrent leur remède,
aussitôt qu’il t’a plu d’accourir à mon aide ;
et pour faire à mon âme un bonheur souverain,
tu n’as qu’à lui prêter, qu’à lui tendre la main.
Tu le peux, ô mon Dieu, de ta volonté pure,
sans emprunter le bras d’aucune créature :
tu me peux de toi seul si bien fortifier,
que mon âme n’ait plus de quoi se défier,
que ma constante ardeur ne tourne plus en glace,