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votre doctrine aussi de toute autre doctrine
diffère bien en dignité.

Sa noblesse est bien autre ; et comme l’influence
de la suprême intelligence
par un sacré canal d’en haut la fait couler,
ce qu’à l’esprit humain en peut donner l’étude,
ce qu’en peut acquérir la longue inquiétude,
ne la peut jamais égaler.

Le bien de contempler ce que les cieux admirent
est un bien où plusieurs aspirent,
et que de tout leur cœur ils voudroient obtenir ;
mais ils suivent si mal la route nécessaire,
que souvent ils ne font que ce qu’il faudroit faire
pour éviter d’y parvenir.

Le trop d’abaissement vers les objets sensibles
fait des obstacles invincibles,
comme le trop de soin des marques du dehors ;
et la sévérité la mieux étudiée,
si l’âme n’est en soi la plus mortifiée,
ne sert qu’au supplice du corps.

J’ignore, à dire vrai, de quel esprit nous sommes,