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et cet égarement de tes vœux imprudents
va chercher au dehors ce que j’offre au dedans.

Ainsi ce que tu fais te sert de peu de chose,
ainsi ce que tu fais à d’autres maux t’expose,
jusqu’à ce qu’il souvienne à ton reste de foi
que j’en sais garantir quiconque espère en moi,
et qu’il n’est ni secours ailleurs qui ne leur cède,
ni conseil fructueux, ni durable remède.

De quelques tourbillons que ton cœur soit surpris,
après qu’ils sont passés, rappelle tes esprits,
vois ma miséricorde, et reprends dans sa vue
la première vigueur de ta force abattue
je suis auprès de toi, tout prêt à rétablir
tout ce que la tempête y pourroit affoiblir,
et non pas seulement d’une égale mesure,
mais avec abondance, avec excès d’usure,
en sorte que les biens qui te seront rendus
servent de comble à ceux qui te semblent perdus.

D’où vient que sur ce point ta croyance vacille ?
Peux-tu rien concevoir qui me soit difficile ?
Ou ressemblé-je à ceux dont le foible soutien
ose beaucoup promettre et n’exécute rien ?
Qu’as-tu fait de ta foi ? Que fait ton espérance ?