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tu la verras passer en heureuse habitude.
Les indignes frayeurs, le fol emportement,
c’est ce qui dans ton cœur jette l’inquiétude,
c’est ce qui de tes sens fait tout l’égarement.


CHAPITRE XXIX.

comment il faut invoquer Dieu, et le bénir aux approches de la tribulation.


Tu le veux, ô mon Dieu, que cette inquiétude,
ce profond déplaisir, vienne troubler ma paix :
après tant de douceurs ta main veut m’être rude,
et moi j’en veux bénir ton saint nom à jamais.

Je ne saurois parer ce grand coup de tempête :
ses approches déjà me font pâlir d’effroi ;
et tout ce que je puis, c’est de baisser la tête,
c’est de forcer mon cœur à recourir à toi.

Je ne demande point que tu m’en garantisses ;
il suffit que ton bras daigne être mon appui,
et que l’heureux succès de tes bontés propices