Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/439

Cette page n’a pas encore été corrigée


Fais que j’en puisse voir proscrit
le goût de ces douceurs où le monde préside :
fais qu’il laisse la place vide
à l’onction de ton esprit.

Au lieu de cet amour charnel
dont l’impure chaleur souille ce qu’elle enflamme,
fais couler au fond de mon âme
celui de ton nom éternel.

Boire, et manger, et se vêtir,
sont d’étranges fardeaux qu’impose la nature :
oh ! qu’un esprit fervent endure
quand il s’y faut assujettir !

Fais-m’en user si sobrement
pour réparer un corps où l’âme est enfermée,
qu’elle ne soit point trop charmée
de ce qu’ils ont d’alléchement.

Leur bon usage est un effet
que le propre soutien a rendu nécessaire,
et ce corps qu’il faut satisfaire