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CHAPITRE XXIV.

qu’il ne faut point avoir de curiosité pour les actions d’autrui.


Bannis, mon fils, de ton esprit
la curiosité vagabonde et stérile ;
son empressement inutile
peut étouffer les soins de ce qui t’est prescrit :
si tu n’as qu’une chose à faire,
qu’ont tel et tel succès qui t’importe en effet ?
Préfère au superflu ce qui t’est nécessaire,
et suis-moi, sans penser à ce qu’un autre fait.

Qu’un tel soit humble, qu’il soit vain,
qu’il parle, qu’il agisse en telle ou telle sorte,
encore une fois, que t’importe ?
Ai-je mis sa conduite ou sa langue en ta main ?
As-tu quelque part en sa honte ?
Répondras-tu pour lui de son peu de vertu ?
Ou si c’est pour toi seul que tu dois rendre compte,
quels que soient ses défauts, de quoi t’embrouilles-tu ?