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Que le goût du bien souverain
déracine en mon cœur l’attachement humain,
et faisant aux faux biens une immortelle guerre,
m’obstine au généreux dédain
de tout ce qu’on voit sur la terre.

Fais plus encore : use d’effort,
use de violence, et m’arrache d’abord
à cette indigne joie, à ces douceurs impures,
à ce périssable support
que promettent les créatures.

Car ces créatures n’ont rien
qui forme un plein repos, qui produise un vrai bien :
leurs charmes sont trompeurs, leurs secours infidèles,
et tout leur appui sans le tien
s’ébranle, et trébuche comme elles.

Daigne donc t’unir seul à moi ;
attache à ton amour par une ferme foi
toutes mes actions, mes desirs, mes paroles,
puisque toutes choses sans toi
ne sont que vaines et frivoles.