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ornements de la poésie, et bien loin d’augmenter ma réputation, semble sacrifier à la gloire du souverain auteur tout ce que j’en ai pu acquérir en ce genre d’écrire. Après avoir ressenti des effets si avantageux de cette obligation générale que toutes les muses ont à votre sainteté, je serois le plus ingrat de tous les hommes, si je ne lui consacrois un ouvrage dont elle a été la première cause. Ma conscience m’en feroit à tous moments des reproches d’autant plus sensibles que je vis dans une province qui n’a point attendu à vous aimer et à vous honorer qu’elle fût obligée d’obéir à votre sainteté, et où votre nom a été en vénération singulière avant même que vous eussiez quitté celui de ghisi pour être Alexandre Vii. Leurs altesses de Longueville ont si bien fait passer dans toutes les âmes de leur gouvernement ces dignes sentiments d’affection et d’estime qu’elles ont rapportés de Munster pour votre personne, que tant qu’a duré le dernier conclave, nous n’avons demandé que vous à Dieu. Je n’ose dire que nos prières ayent attiré les inspirations du Saint-Esprit sur le sacré collége ; mais il est certain que du moins elles ont été au-devant d’elles, et que l’exaltation de votre sainteté a été la joie particulière de tous nos cœurs, avant que les ordre du roi en ayent fait l’allégresse publique de toute la France. Nous continuons et redoublons maintenant ces mêmes vœux, pour obtenir de cette bonté inépuisable