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attendre avec respect ce qu’elle lui prépare.
Au lieu de murmurer contre ta volonté,
c’est à lui de louer ta divine bonté,
qui fait tous ses présents sans égard aux personnes :
tu donnes librement, et préviens le desir ;
mais il est juste aussi que de ce que tu donnes
le partage pour loi n’ait que ton bon plaisir.

Ainsi que d’une source en biens inépuisable,
de ta bénignité tout découle sur nous ;
sans devoir à personne elle départ à tous,
et quoi qu’elle départe, elle est toute adorable :
tu sais ce qu’à chacun il est bon de donner,
et quand il faut l’étendre, ou qu’il la faut borner,
ton ordre a ses raisons qui règlent toutes choses.
L’examen de ton choix sied mal à nos esprits,
et du plus et du moins tu connois seul les causes,
toi qui connois de tous le mérite et le prix.

Aussi veux-je tenir à faveur souveraine
d’avoir peu de ces dons qui brillent au dehors,
de ces dons que le monde estime des trésors,
de ces dons que partout suit la louange humaine.
Je sais qu’assez souvent ce sont de faux luisants,
que la pauvreté même est un de tes présents,