Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/412

Cette page n’a pas encore été corrigée

de tout ce que leur vue attiroit de pitié,
que jusque dans ton sein il m’a plu de descendre
par un pur excès d’amitié. "

À ces mots, tout saisi d’un transport extatique,
ma joie et mon amour te diront pour réplique :

" Il est vrai, mes gémissements
ont eu recours à ta clémence,
pour obtenir la jouissance
de tes sacrés embrassements.

" Il est vrai, tout mon cœur, épris
du bonheur que tu lui proposes,
veut bien pour toi de toutes choses
faire un illustre et saint mépris.

" Mais tu m’excites le premier
à rechercher ta main puissante,
et sans ta grâce prévenante
je me plairois dans mon bourbier.

" Sois donc béni de la faveur
que ta haute bonté m’accorde,
et presse ta miséricorde
d’augmenter toujours ma ferveur. "