Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/398

Cette page n’a pas encore été corrigée


CHAPITRE XX.

de l’aveu de la propre infirmité, et des misères de cette vie.


À ma confusion, Seigneur, je te confesse
quelle est mon injustice, et quelle est ma foiblesse ;
je veux bien te servir de témoin contre moi :
peu de chose m’abat, peu de chose m’attriste,
et dans tous mes souhaits, pour peu qu’on me résiste,
un orgueilleux chagrin soudain me fait la loi.

J’ai beau me proposer d’agir avec courage,
le moindre tourbillon me fait peur de l’orage,
et renverse d’effroi mon plus ferme propos ;
d’angoisse et de dépit j’abandonne ma route,
et me livrant moi-même à ce que je redoute,
je me fais le jouet et des vents et des flots.

C’est bien pour en rougir de voir quelle tempête
souvent mes lâchetés attirent sur ma tête,
et combien ce grand trouble a peu de fondement.
C’est bien pour en rougir de me voir si fragile,
que souvent dans mon cœur la chose la plus vile