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Puisque par là surtout vous sûtes satisfaire
aux ordres que vous fit votre Père éternel,
avec quelle raison voudrois-je m’y soustraire ?
L’innocent lui doit-il plus que le criminel ?

Il faut bien qu’à son tour le pécheur misérable
accepte de ses maux toute la dureté,
et soumette une vie infirme et périssable
aux souverains décrets de votre volonté.

Il est juste, ô mon Dieu, que sans impatience
j’en porte le fardeau pour mon propre salut,
et que de ses ennuis la triste expérience
ne produise en mon cœur ni dégoût ni rebut.

La foiblesse attachée à notre impure masse
trouve sa charge lourde et fâcheuse à porter ;
mais par l’heureux secours de votre sainte grâce,
plus le poids en est grand, plus il fait mériter.

Votre exemple nous aide à souffrir avec joie ;
celui de tous vos saints nous rehausse le cœur :
l’un et l’autre du ciel nous aplanit la voie ;