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CHAPITRE XIV.

de la considération des secrets jugements de Dieu, de peur que nous n’entrions en vanité pour nos bonnes actions.


Seigneur, tu fais sur moi tonner tes jugements :
tous mes os ébranlés tremblent sous leur menace ;
ma langue en est muette ; et mon cœur tout de glace
n’a plus pour s’expliquer que des frémissements.

Mon âme épouvantée à l’éclat de leur foudre
s’égare de frayeur, et s’en laisse accabler ;
tout ce qu’elle prévoit ne fait que la troubler,
et mon esprit confus ne sauroit que résoudre.

Je demeure immobile en ce mortel effroi,
et partout sous mes pas je trouve un précipice ;
je vois quel est mon crime, et quelle est ta justice,
et je sais que le ciel n’est pas pur devant toi.

Tes anges devant toi n’ont pas été sans tache,
et tu n’as rien permis à ta pitié pour eux :