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et l’ineffable excès des grâces que tu donnes
à qui peut s’affermir dans cet illustre choix,
vaut mieux que toutes les couronnes.

Par des attraits divins et toujours renaissants
ton saint esprit se plaît à consoler les âmes
dont les pures et saintes flammes
dédaignent pour t’aimer tous les plaisirs des sens.
Ces âmes qui pour toi prennent l’étroite voie,
qui n’ont point d’autre but, qui n’ont point d’autre joie,
y goûtent de l’esprit l’entière liberté ;
leur retraite en vrais biens se voit toujours féconde,
et trouve un plein repos dans la digne fierté
qui leur fait négliger le monde.

Miraculeux effet, bonheur prodigieux,
qu’ainsi la liberté naisse de la contrainte !
Ô doux liens ! ô douce étreinte !
Ô favorable poids du joug religieux !
Sainte captivité, qu’on te doit de louanges !
Tu rends dès ici-bas l’homme pareil aux anges ;
tu le rends agréable aux yeux de son auteur ;
tu le rends formidable à ces troupes rebelles,
à ces noirs escadrons de l’ange séducteur,
et louable à tous les fidèles.