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Te servir à demi, c’est te faire une injure ;
et comme tes bontés n’ont jamais de mesure,
il ne faut point de borne aux devoirs qu’on te rend :
à toi toute louange, à toi gloire éternelle,
à toi, Seigneur, est dû ce que peut de plus grand
le zèle d’une âme fidèle.

N’es-tu pas, ô mon Dieu, mon seigneur souverain,
et moi ton serviteur, pauvre, lâche, imbécile,
dont tout l’effort est inutile,
à moins qu’avoir l’appui de ta divine main ?
Je dois pourtant, je dois de toute ma puissance
te louer, te servir, te rendre obéissance,
sans m’en lasser jamais, sans prendre autre souci.
Viens donc à mon secours, bonté toute céleste ;
tu vois que je le veux et le souhaite ainsi :
par ta faveur supplée au reste.

La pompe des honneurs dans son plus haut éclat
n’a rien de comparable à cette servitude,
à cette glorieuse étude
qui nous apprend de tout à faire peu d’état.
Mépriser tout pour toi, pour ce noble esclavage
qui sous tes volontés enchaîne le courage,
c’est se mettre au-dessus des princes et des rois ;