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Que te rendrai-je donc pour de telles faveurs ?
Quel encens unirai-je aux concerts de louanges
que de tes saints et de tes anges
sans fin et sans relâche entonnent les ferveurs ?
Tu ne fais pas à tous cette grâce profonde
qui détache les cœurs des embarras du monde,
pour se ranger au cloître et n’être plus qu’à toi ;
et ce n’est pas à tous que tu donnes l’envie
de s’enrichir des fruits que fait naître l’emploi
d’une religieuse vie.

Je ne fais rien de rare alors que je te sers :
j’apprends cette leçon de toute la nature ;
l’hommage de la créature
n’est qu’un tribut commun que te doit l’univers.
Tout ce qu’en te servant je trouve d’admirable,
c’est qu’étant de moi-même et pauvre et misérable,
tu daignes t’abaisser jusques à t’en servir,
qu’avec tes plus chéris tu m’y daignes admettre,
et veux bien m’enseigner comme il te faut ravir
ce que tu leur voulus promettre.

Tout vient de toi, Seigneur, et nous en recevons
tout ce qu’à te servir applique cet hommage ;